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Parcours Mon Psy, raisons d’un boycott
Le dispositif "Parcours Mon Psy", mis en place par le gouvernement français, vise à faciliter l’accès aux soins psychologiques en permettant aux patients de bénéficier de consultations remboursées chez des psychologues conventionnés. Cependant, cette initiative a suscité une levée de boucliers au sein de la profession, entraînant un boycott massif de la part des psychologues. Pourquoi une telle opposition ?
1. Un dispositif qui dévalorise la profession
L’un des principaux griefs contre "Parcours Mon Psy" concerne la rémunération des professionnels. Le tarif imposé de 30 euros par séance pour une consultation de 30 minutes est jugé largement insuffisant au regard des compétences requises et du temps nécessaire pour une prise en charge efficace. Ce montant est bien inférieur aux tarifs habituellement pratiqués par les psychologues en libéral, ce qui fragilise la viabilité économique des cabinets.
2. Une prise en charge limitée et inefficace
Le dispositif prévoit un maximum de huit séances remboursées par an, un nombre largement insuffisant pour traiter des troubles psychologiques sérieux. La plupart des prises en charge nécessitent un suivi sur plusieurs mois, voire plusieurs années. De plus, les patients doivent obtenir une prescription préalable d’un médecin généraliste, ce qui crée un obstacle supplémentaire à l’accès aux soins.
3. Une autonomie des psychologues mise à mal
L’obligation de passer par un médecin généraliste avant d’accéder à un psychologue conventionné est perçue comme une atteinte à l’autonomie des psychologues. Cette procédure médicalise l’accès à la psychothérapie alors que la psychologie clinique est une discipline autonome. Elle introduit également une inégalité dans l’accès aux soins, certains patients n’ayant pas de médecin traitant ou ne souhaitant pas consulter leur médecin pour des motifs psychologiques.
4. Un manque de concertation avec la profession
Le programme "Parcours Mon Psy" a été conçu sans véritable concertation avec les organisations représentatives des psychologues. Cette absence de dialogue a entraîné une méfiance généralisée et une contestation forte. Les professionnels dénoncent une mesure mise en place à la hâte, sans prise en compte des réalités cliniques ni des besoins des patients.
5. Des alternatives plus adaptées
Plutôt que de proposer un dispositif sous‑financé et contraignant, de nombreux professionnels militent pour :
Une prise en charge des consultations de psychologie dans le cadre de l’Assurance Maladie, sans restriction de nombre de séances.
Une revalorisation des honoraires permettant une prise en charge de qualité.
Une reconnaissance accrue du rôle du psychologue dans le système de santé, en lien avec les avancées en santé mentale.
Si l’objectif de "Parcours Mon Psy" est louable – améliorer l’accès aux soins psychologiques –, sa mise en œuvre est largement critiquée pour son manque de pertinence et son inadéquation avec les réalités du terrain. Face à ces limites, une grande partie des psychologues a choisi de boycotter ce dispositif, soulignant la nécessité d’une réforme plus respectueuse de la profession et des besoins des patients.