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La folie, qu’est‑ce que ça veut dire ?
Le terme "folie" est depuis longtemps ancré dans l’imaginaire collectif, souvent associé à l’irrationnel, à l’incompréhensible, voire au dangereux. Pourtant, au regard de la psychiatrie et des neurosciences, cette notion ne repose sur aucune définition scientifique précise. Que signifie alors réellement "être fou" ?
Une notion historique et culturelle
La folie a longtemps été perçue comme une altération de l'esprit, une rupture avec la raison et la norme sociale. Dans l’Antiquité, elle était parfois vue comme une manifestation divine, une punition ou encore un état inspiré. Au Moyen Âge, elle fut associée à la possession ou à un dysfonctionnement moral, ce qui a mené à des pratiques d’exclusion et d’enfermement. Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que la psychiatrie a commencé à classifier les troubles mentaux selon des critères plus objectifs.
La folie existe‑t-elle en psychiatrie ?
Aujourd’hui, la psychiatrie et la psychologie clinique n’emploient pas le terme de folie, jugé imprécis et stigmatisant. Les troubles psychiatriques sont définis et classifiés selon des critères diagnostiques rigoureux, notamment ceux du DSM‑5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) et de la CIM‑10 (Classification Internationale des Maladies).
Parmi les troubles souvent associés à l’image populaire de la folie, on retrouve :
Les troubles psychotiques : schizophrénie, trouble schizo‑affectif, trouble bipolaire avec épisodes psychotiques.
Les troubles de la personnalité : borderline, antisociale, narcissique, etc.
Les délires paranoïaques ou hallucinatoires qui altèrent le rapport à la réalité.
Cependant, aucun de ces troubles ne correspond à une catégorie nommée "folie". Ce terme appartient davantage au langage courant qu'à la science.
La perception sociale de la "folie"
L’idée de folie est souvent associée à un comportement jugé atypique ou incompréhensible. Or, l’histoire a montré que des personnes qualifiées de "folles" étaient parfois simplement en décalage avec leur époque, comme certains artistes, scientifiques ou penseurs novateurs.
Par ailleurs, les troubles mentaux restent encore aujourd’hui soumis à une forte stigmatisation. Cette perception peut entraîner de l’exclusion et un retard dans la prise en charge, alors qu’une approche thérapeutique adaptée permet, dans la majorité des cas, une stabilisation et une amélioration de la qualité de vie des personnes concernées.
Vers une définition plus juste des troubles psychiques
Il est essentiel de dépasser l’usage du mot "folie" au profit d’une meilleure compréhension des troubles mentaux. Ceux‑ci sont le résultat de multiples facteurs : neurobiologiques, génétiques, psychologiques et environnementaux.
Loin d’un déterminisme figé, ces troubles peuvent être accompagnés et traités par différentes approches, qu’elles soient médicamenteuses, psychothérapeutiques ou sociales. Une approche informée et bienveillante est essentielle pour déconstruire les préjugés et favoriser une meilleure compréhension de la santé mentale.