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Est‑ce qu’avoir un trouble signifie être fou ?
La notion de "folie" est souvent utilisée dans le langage courant pour désigner une personne présentant un trouble psychologique ou psychiatrique. Pourtant, ce terme, empreint d’une forte connotation négative et stigmatisante, ne correspond à aucune réalité clinique. Avoir un trouble psychique ne signifie pas être fou, et il est essentiel de déconstruire les idées reçues autour de la santé mentale pour mieux comprendre ce que cela implique réellement.
1. La folie : un terme dépassé et imprécis
Le mot "folie" n’a pas de définition scientifique ou médicale reconnue. Historiquement, il a été utilisé pour décrire un large éventail de comportements jugés anormaux ou déviants, sans distinction entre troubles neurologiques, psychiatriques ou réactions émotionnelles extrêmes.
Aujourd’hui, la psychiatrie et la psychologie clinique classifient les troubles mentaux selon des critères précis, basés sur des manuels de référence comme le DSM‑5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) et la CIM‑10 (Classification Internationale des Maladies). Ces classifications permettent d’identifier et de traiter les troubles psychiques de manière rigoureuse et adaptée, loin des représentations archaïques de la "folie".
2. Un trouble psychique, qu’est‑ce que c’est ?
Un trouble psychique est une affection qui affecte la pensée, l’émotion, le comportement ou les relations sociales d’un individu. Ces troubles peuvent être légers, modérés ou sévères, et se manifestent sous différentes formes :
Les troubles anxieux : phobies, trouble anxieux généralisé, trouble panique, TOC.
Les troubles de l’humeur : dépression, trouble bipolaire.
Les troubles psychotiques : schizophrénie, trouble délirant.
Les troubles de la personnalité : trouble borderline, trouble narcissique.
Les troubles neurodéveloppementaux : autisme, TDAH.
Ces conditions ne sont pas synonymes de dangerosité ou de perte totale de contact avec la réalité. De nombreuses personnes vivant avec un trouble psychique mènent une vie équilibrée grâce à un suivi adapté.
3. Pourquoi associe‑t-on encore trouble psychique et folie ?
L’amalgame entre trouble psychique et folie repose sur plusieurs facteurs :
L’héritage historique : longtemps, les personnes souffrant de troubles mentaux étaient enfermées et marginalisées, renforçant l’image d’individus "fous" et incontrôlables.
Les représentations médiatiques : le cinéma et la littérature entretiennent souvent l’image de la personne atteinte de troubles psychiatriques comme dangereuse et imprévisible.
Le manque d’information : la méconnaissance des pathologies psychiques conduit encore à des stéréotypes et à la peur de l’inconnu.
4. Comment déconstruire cette stigmatisation ?
Pour changer le regard sur la santé mentale, il est essentiel de :
Éduquer et sensibiliser : mieux comprendre les troubles psychiques permet de briser les préjugés.
Utiliser un vocabulaire adapté : éviter les termes dévalorisants et favoriser une approche bienveillante.
Valoriser les parcours de rétablissement : de nombreuses personnes avec un trouble mental travaillent, ont des familles et participent activement à la société.
Encourager la prise en charge : consulter un professionnel n’est pas un aveu de faiblesse mais une démarche positive vers le bien‑être.
5. Le rôle de la psychothérapie dans la prise en charge des troubles psychiques
Les troubles psychiques peuvent être pris en charge grâce à différentes approches thérapeutiques :
Les Thérapies Cognitivo‑Comportementales (TCC), efficaces pour l’anxiété et la dépression.
La thérapie psychodynamique, qui explore les conflits inconscients.
Les thérapies humanistes, centrées sur l’individu et son développement personnel.
L’accompagnement psychiatrique, qui peut inclure un traitement médicamenteux dans certains cas.
Loin d’être une fatalité, un trouble psychique peut être compris et traité, permettant aux patients d’améliorer leur qualité de vie.
Avoir un trouble psychique ne signifie en aucun cas être "fou". Ce terme désuet et stigmatisant ne reflète pas la réalité clinique des troubles mentaux, qui sont aujourd’hui mieux compris et pris en charge. Il est crucial d’aborder la santé mentale avec bienveillance et d’encourager ceux qui en ont besoin à consulter sans crainte de jugement. Changer notre regard sur la psychologie, c’est aussi contribuer à une société plus inclusive et éclairée.